Béjaïa
Béjaïa (transcrit بجاية en arabe,
Bgayet en berbère et transcrit
en tifinagh,
Bougie en français ou encore Vaga (les ronces) en
libyco-berbère et Saldae en romain) est une ville d'Algérie en Kabylie. Elle est
aussi le chef-lieu de la wilaya (département) du même nom.
Ses habitants
sont appelés les Bougiotes ou les Bédjaouis. Avec ses 160 000 habitants en
2004, Béjaïa est en terme de population la plus grande ville de Kabylie. C'est
aussi, grâce à sa situation géo-stratégique, le plus important pôle industriel
de la région, notamment par la concentration de nombreuses industries diverses,
et la présence d'un des plus grands port pétrolier et commercial de Méditerranée.
Béjaïa est également dotée d'un aéroport
international.
La wilaya de Béjaïa s'étale sur une superficie de 3 268km², pour une
population de près d'un million d'habitants. Elle est limitée à l'Ouest par les
wilayas de Tizi
Ouzou (Tizi-Wezzu) et Bouira (Tubirett), au Sud par les wilayas de Bouira, Bordj-Bou-Arreridj et M'sila, à l'Est
par la wilaya de Sétif
et Jijel, et au Nord
par la mer Méditerranée.
Connue à l'époque romaine sous le nom de Saldae. Au Moyen Âge,
elle devient l'une des cités les plus prospères de la côte méditerranéenne,
capitale de grandes dynasties musulmanes. D'abord connue en Europe grâce à la
qualité de ses chandelles faites de cire d'abeille auxquelles elle a donné son
nom, Bougie a également joué un rôle important dans la diffusion des « chiffres
arabes » en Occident.
Histoire
De par son histoire plus que millénaire, Béjaïa est l'une des plus anciennes
villes d'Algérie. En -27/-26, l'empereur romain Auguste fonde la
colonie Julia Augusta Saldensium Septimana Immunis à l'intention des
vétérans de la Légion :Legio
VII Claudia. Cette ville de Saldae est intégrée à la Maurétanie Césarienne en 42 de notre ère. Elle est
mentionnée comme étant un siège épiscopal au Ve siècle.
Une inscription du second siècle qualifie Saldae de « Civitas
Splendidissima ». Selon Léon Renier, cette inscription a été
transportée au musée algérien du Louvre,
à Paris. Plusieurs amphores, des mosaïques, des chapiteaux, des pièces de
monnaies ont été trouvées par les archéologues lors de récentes fouilles.
Au Moyen
Âge, le port joue un rôle politique de premier plan. La dynastie berbère
des Hammadides,
en conflit avec celle des Almoravides, décide de transférer sa capitale de Qall'a
vers Bgayet.
La ville, qui est devenue l'une des cités les plus prospères de la côte
méditerranéenne repousse une expédition gênoise en 1136. En 1152, elle est prise
par les Almohades.
La ville a connu un tel développement que selon Léon l'Africain de Amin
Maalouf, elle est peuplée de plusieurs dizaines de milliers de personnes,
essentiellement des Kabyles et des Andalous.
Devenue une redoutable ville de corsaires au
XIVe siècle, la ville est prise
par l'Espagnol Pedro Navarro en 1510, l'occupation dure
jusqu'en 1555.
Géographie
La région dont nous nous proposons de rappeler l’histoire, se limite
approximativement : à l’Ouest par les crêtes du Djurdjura ;
à l’Est par les Babors
auxquels se soudent les Bibans qui s’étendent jusqu’au Sud-Est dominant les plaines de
la Médjana et de Bordj-Bou-Arreridj. Une vallée, où serpente le
fleuve de la Soummam,
séparant les Babor-Biban du Djurdjura,
débouche vers le Sud à Ighrem, El Asnam, en
une riche plaine plantée d’oliviers,
d’arbres fruitiers, de vignobles et d’autres cultures. Le golfe de Béjaia, sur le
bord duquel la ville s’élève en amphi-théâtre, offre l’aspect d’un vaste lac
entouré d’un rideau de montagnes aux profils capricieux : d’abord la crête
de Gouraya qui domine la ville ; à sa droite le pic de Toudja ; en
face et suivant l’ellipse du littoral, viennent la cime de Bou-Andas, les
dentelures rocheuses de Béni-Tizi, du Djebel Takoucht, d’Adrar-Amellal,
Tizi-Uzerzur, la large croupe des Babors à côté du pic du Tababort ;
enfin, au dernier plan, la silhouette bleuâtre du pays de Jijel.
Lorsqu’on s’éloigne de la ville pour se diriger vers Ziama, les gorges de
Chaabet-EI-Akhra, on suit, sur un parcours de plus de trente kilomètres, le
demi-cercle formé par le golfe. La route qui suit parallèlement le rivage traverse une
plaine fertile dominée par des sites pittoresques verdoyants avec une végétation
épaisse et drue.
Les bords de la Soummam
que l’on traverse sont couverts d’ajoncs et de lauriers-roses séparant ses
rives de beaux jardins où figuiers, oliviers,
orangers, abricotiers,
et tant d’autres se coudoient, tout atteste, en ces lieux, une impulsion
intelligente, beaucoup d’esprit d’initiative, du goût et du sérieux dans le
travail. Après Souk-el-Khemis et sa douce plaine, la bande qui s’étend le long
du rivage se rétrécit peu à peu pour aboutir, vers le Sud-Ouest en suivant la
rivière, à la route menant aux gorges.
La végétation, en certains endroits du bord de la route, constitue un
véritable fouillis de plantes sauvages, de lierre, de vigne
vierge, de lianes
épineuses, de ronces ; sur les pentes douces ou abruptes des frênes, des pins,
des chênes-verts, des chênes-liège, des eucalyptus
émergent des gros buissons de genêts et de lentisques au milieu desquels,
souvent une eau limpide, trace des sillons de fraîcheur et de vie.
Les gorges offrent un décor grandiose et titanesque par sa beauté et ses
proportions. L’âpreté des roches en surplomb, la sévérité des montagnes s’élevant à pic
sur les deux rives du canon qui murmure au fond de l’abîme, la route
constamment suspendue sur l’abîme, tantôt creusée dans le flanc de la montagne,
tantôt établie sur des arches de maçonnerie aux endroits durs de la paroi, des
oiseaux de toutes sortes, points noirs la-haut, très haut, tellement haut
qu’ils semblent planer près du toit du monde, font ressentir au milieu de ce
paysage, la fragilité de l’homme, et nul parmi ceux qui traversent ne peut se
défendre d’un sentiment d’inquiétude ; c’est sans doute pour cette raison
qu’on l’appelle « Chaabet-el-Akhra ».
Lorsqu’on escalade les pentes de Gouraya et qu’on
aboutit au mausolée, on jouit d’un panorama incomparable. Au bas, la ville
apparaît comme un petit village de lilliputiens. Dans la buée opaline du matin
disparaît la ligne d’horizon et le ciel semble se confondre avec la mer. Vers
le Sud-Ouest, sur le flanc de cette montagne, apparaît Toudja noyée dans la
verdure où coulent intarissables des sources arborant au milieu d’orangeraies
séculaires, et, en face les massifs imposants des Babor et des Bibans jonchés
d’une multitude de villages, points blancs à peine visibles. Lorsque le soleil,
disparaissant à l’horizon, laisse derrière lui des nuages étincelants d’or,
toutes ces montagnes sont diaprées des plus vives couleurs et se réfléchissent
avec une netteté sur la nappe transparente et mobile ; ce spectacle
grandiose se ternit ensuite progressivement, sous l’influence des vapeurs
humides de la mer, en passant par des nuances des plus variées. À ce spectacle
enchanteur, la rade offre un havre aux navires et barques de pêche que peu de
côtes de la Méditerranée possèdent. C’est sans aucun doute, pour ces
raisons que les Phéniciens avaient choisi ce lieu pour l’un de leurs
comptoirs-colonies, que les Romains conservèrent et que an-Nacer ibn
Hammad (des Hammadides) y édifia sa capitale.
Origine du mot bougie
Le mot bougie n'est
apparu dans la langue française qu'au XIVe siècle.
Tiré de Bugaya, une ville d'Algérie qui fournissait une grande quantité de cire
pour la fabrication des chandelles[1]. La bougie comme
telle fut développée au milieu du XIXe siècle,
et se distingue de la chandelle par sa matière première et l'utilisation d'une
mèche de coton tressé. Le tressage permet à la mèche de se courber et de se
consumer : inutile alors de la moucher. La misérable chandelle disparaît
alors, et la cire perd de son intérêt.
Données de la wilaya (département)
Nombre de communes : 52
- Nombre de Daïras : 19
- Population totale : 856 840
- Taux d'urbanisation : 39,7%
- Indicatif téléphonique : +213 (34)